Depuis longtemps les Bretons souhaitent rédiger leur adresse en breton. Cette démarche est une des conséquences heureuses de la réappropriation progressive de la langue bretonne par les Bretons désireux de faire vivre au quotidien leur culture linguistique riche et encore bien vivante. Rédiger une adresse en breton fait partie des pratiques courantes de la société bretonne d’aujourd’hui ! Seule demeure un problème ! La Poste française ne reconnaît pas cette pratique et n’engage pas les usagers à la généraliser. Seule la bonne volonté des facteurs, à saluer et à féliciter pour leur soutien induit, permet aux Bretonnants de recevoir leur courrier en utilisant une adresse en breton.
Afin de sensibiliser les Bretons (et les non-Bretons d’ailleurs) à ce fait de société, nous avons décidé de promouvoir nos intérêts par l’intermédiaire de ce site Internet. Pourquoi ne serait-il pas possible de recevoir nos courriers comme tous les autres citoyens ? Quelques villes, dont Rennes se sont engagées dans le bilinguisme des noms de rues. C’est un premier pas avant que la Poste française accepte enfin de reconnaître TOUS les noms de rues en breton sur les 5 départements !
Un exemple :
Jean LE GALL 85 rue de la République 29000 QUIMPER | Yann AR GALL 85 straed ar Republik 29000 KEMPER |
Rédiger une adresse en breton, comment faire ?
Pour rédiger une adresse en breton, c’est simple. Il suffit de rédiger votre adresse de la même manière que vous rédigeriez votre adresse en français, en remplaçant la rue et la ville par les noms bretons. Si vous utilisez un patronyme breton régulièrement, n’hésitez pas !
Voici un exemple simple :
Jean LE GALL 85 rue de la République 29000 QUIMPER | Yann AR GALL 85 straed ar Republik 29000 KEMPER |
Des variantes :
Beaucoup de Bretonnants aiment ajouter le fait qu’ils habitent en Bretagne. Rien n’empêche de le rajouter !
Yann AR GALL 85 straed ar Republik 29000 KEMPER Breizh |
Enfin la pratique européenne tend à ajouter l’initiale de la Nation devant le code postale. Le code pour la Bretagne est BZH.
Yann AR GALL 85 straed ar Republik BZH-29000 KEMPER Breizh |
Enfin lorsque vous écrivez à l’étranger, n’oubliez pas de rajouter l’État comme ceci :
Yann AR GALL 85 straed ar Republik 29000 KEMPER Breizh – Frañs (France) | ou | Yann AR GALL 85 straed ar Republik 29000 KEMPER Breizh (F) |
Vocabulaire utile, les quelques mots utiles pour rédiger votre adresse en breton
Vocabulaire de base
Brezhoneg | Français |
---|---|
Alez | Allée |
Annez | Résidence |
Bali | Avenue |
Banell | Venelle |
Boulouard | Boulevard |
Fabourz | Faubourg |
Hent | Route |
Hent-dall | Impasse |
Hent kozh | Vieille route |
Kae | Quai |
Karter | Quartier |
Kenkiz | Villa |
Kêrig | Cité |
Koc'hu | Halles |
Krapenn | Rampe |
Kroashent | Carrefour |
Liorzh | Jardin |
Lodennaoueg | Lotissement |
Parklec'h | Parking |
Plasenn | Place |
Pont | Pont |
Porzh | Port |
Pourmenadenn | Promenade |
Stad | Stade |
Straed | Rue |
Straedig | Ruelle |
Tachenn | Terrain |
Takad | Zone |
Treuzenn | Passage |
Stad | Stade |
Attention à la grammaire
Quelques règles de grammaire sont à respecter pour rédiger une adresse en breton.
• Utiliser le bon article
• Ne pas oublier la mutation
Villes en breton, liste alphabétique des villes bretonnes
Cliquez ici pour retrouver les noms de 1.417 villes bretonnes sur les 5 départements de Bretagne, à savoir les Côtes-d’Armor (22), le Finistère (29), l’Ille-et-Vilaine (35), la Loire Atlantique (44) et le Morbihan (56).
À titre d’information, le nom de ces départements sont en breton les suivants :
Français | Brezhoneg |
---|---|
Côtes d'Armor | Aodoù-an-Arvor |
Finistère | Penn-ar-Bed |
Ille-et-Vilaine | Il-ha-Gwilen |
Loire-Atlantique | Liger-Atlantel |
Morbihan | Mor-Bihan |
Le nom Bretagne se dit en breton : Breizh
Droit et légalié, est-ce légal de rédiger son adresse en breton ?
La France est un des seuls pays d’Europe à ne pas reconnaître de droits aux langues régionales ou minoritaires. Rédiger une adresse en breton, mais aussi s’exprimer dans une administration dans cette même langue, n’est a priori pas admis. Ce serait sans compter sur l’engagement de nombreux élus et citoyens pour faire avancer la cause de la langue bretonne. En effet, pourquoi nos voisins Européens, à savoir, par exemples les Catalans, les Basques, les Gallois ou les Frisons auraient la possibilité de s’exprimer dans leur langue et pas les Bretons ?
La cause du breton avance donc doucement. L’État a même failli ratifier la « Charte européenne des langues régionales et minoritaires » avant que le Conseil constitutionnel ne désapprouve le Gouvernement et le Président de la République. L’article 2 de la Constitution dit « le Français est la langue de la République ». Certes, mais cet article ajouté en 1992 (pour soit disant empêcher l’anglicisation du français) pénalise aujourd’hui les autres langues de France. Une vraie volonté politique existe mais elle est bloquée par quelques jacobins attachés à leur pouvoir.
Bref, il en résulte qu’aucune autre langue que le français n’est autorisée dans l’administration et que les adresses doivent être rédigées en français. Dans les faits, ceci est applicable mais dans la pratique les facteurs distribuent le courrier, même si l’adresse est libellée dans une autre langue de France (breton, mais aussi alsacien, basque, catalan, corse, flamand ou occitan).
Cette hypocrisie ne peut pas durer ! Certaines villes pratiquent le bilinguisme des noms de rues ce qui implique que les usagers peuvent rédiger l’adresse dans la langue qu’ils souhaitent. Sauf que cela n’est le cas de quelques villes uniquement en Bretagne.
Les facteurs sont sympas, grâce à eux nous recevons notre courrier
Comme nous l’avons déjà dit, grâce au réseau des facteurs nous recevons tous les jours notre courrier.
Rédigées en breton, les adresses sont traitées de la même manière par les facteurs que si elles l’étaient en français. Contrairement à leur administration centrale, les facteurs mais aussi les employés des centres de tri, prennent parti pour que les usagers recoivent quotidiennement leur courrier.
Il nous revient donc de les saluer pour leur dévouement quotidien.