Plus ou moins rapidement, le niveau des mers s’élève. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer certains monuments mégalithiques qui sont aujourd’hui submergés en tout ou partie (comme le cromlech d’er Lannig dans le golfe du Morbihan). Avec les bouleversements climatiques en cours, le phénomène semble s’accélérer et on doit s’attendre à une hausse de 30 à 60 cm d’ici la fin du siècle. Cela ne devrait pas s’arrêter et, à l’avenir, les habitants des terres littorales les plus basses devraient avoir du souci à se faire, comme ceux de l’estuaire de la Loire ou bien encore de l’île de Sein. Le Mont-Saint-Michel devrait redevenir une île sans avoir besoin de l’aide des hommes. Dans le cas théorique où toutes les glaces de la surface de la Terre fondraient, la Bretagne deviendrait un archipel avec une Grande Terre (voir vignette). Si le réchauffement reste toujours en œuvre, la Bretagne devrait rapidement connaître un climat beaucoup plus chaud et sec. La végétation deviendrait beaucoup plus « aquitaine » ou même « méditerranéenne ». Nous devrions probablement dire adieu à nos belles hêtraies, remplacées par des pins maritimes ou des chênes verts. À une autre échelle de temps, l’échelle géologique, la Bretagne connaîtra dans le futur de nombreux bouleversements. L’Afrique et l’Eurasie se rapprocheront inexorablement. Le détroit de Gibraltar sera comblé et la Méditerranée deviendra une mer intérieure. Cette collision entraînera la formation de grands massifs montagneux. Les monts d’Arrée redeviendront himalayens. Il faudra attendre quelque 150 millions d’années pour cela. D’après les simulations de la tectonique des plaques (la dérive des continents), la péninsule bretonne existera encore pendant longtemps. Ces mouvements feront que la pointe du Finistère s’orientera de plus en plus vers le nord. Y aura-t-il encore des cartographes dans les temps futurs pour dessiner ses formes caractéristiques ? Y aura-t-il encore des Bretons pour y inscrire le mot Breizh ?